📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Promesse

De Jussi Adler Olsen, aux éditions France Loisirs, 2014

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Amour, gloire et beauté. Je résume assez mal ce roman policier mais il y a de cela dans l’intrigue principale. A Copenhague, j’ai le plaisir de retrouver la drôle d’équipe du département V chargé des cold case, l’inspecteur Mørck, son assistant Assad et sa collaboratrice Rose. Un trio toujours, aux relations si particulières, inclassables mais aussi détonantes. Car il faut une certaine volonté pour faire bouger et réagir cet inspecteur plus que nonchalant. Le talent de Jussi Adler Olsen est nous embarquer rapidement avec ces trois caractères que l’on connait déjà depuis plusieurs tomes et de nous captiver toujours autant. Même si je viens de lire le tome 6 avant le 5, je me rattraperai prochainement, c’est sûr.

Il faudra toutes les qualités de persuasion de Rose pour convaincre l’inspecteur Carl Mørck de reprendre l’enquête d’un flic local de l’île de Bornholm, Christian Habersaat. Cela fait pratiquement 20 ans que ce dernier n’avait pas lâché l’affaire, celle d’une vie, même si cet acharnement lui a valu le dénigrement de ses collègues, l’agacement des témoins et l’abandon de sa femme. Une jeune fille fut retrouvée morte, son cadavre reposant sur une branche d’arbre et son vélo broyé, il était le seul à ne pas croire à l’accident. Son suicide devant sa hiérarchie va faire apparaitre quelques braises que le Département V va tenter de raviver.

C’est toujours par les biais de l’humour et de l’enquête que Jussi Adler Olsen aborde aussi des sujets de société. Il nous interroge sur la manipulation des gens en situation de faiblesse par ceux qui détiennent le pouvoir dans une communauté ou une secte. Il sait, avec beaucoup de finesse, exprimer les émotions, les non-dits, les secrets dont les cold case sont forcément empreints par essence. Ces affaires classées sont intrinsèquement liées à des souffrances, des obsessions parfois, qui empêchent de vivre tant la vérité ou le besoin simplement de savoir sont nécessaires aux proches. Encore un roman policier profondément humain.

❓ Appréciez-vous ces romans et séries sur les coldcase ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « Du gris, partout. Ombres flottantes et obscurité feutrée l’enveloppaient comme une couverture et lui tenaient chaud.

Dans son rêve, elle sortait de son corps, planait comme un oiseau – non, mieux, comme un papillon. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Carl leva à nouveau le regard vers la cime des arbres en essayant de visualiser la silhouette de la jeune fille. De la tristesse et un étrange sentiment de recueillement l’envahirent. S’il avait été catholique, il aurait sans doute fait un signe de la croix, mais ce n’était pas le cas et, à cet instant, cela lui donna  un sentiment de vide. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Elle bascula la nuque en arrière et soupira. « Nous sommes des insulaires, que voulez-vous ? S’il y a du sang neuf à bord des bateaux qui touchent le quai, nous goûtons la marchandise. Dans le temps, c’était pour éviter la consanguinité et améliorer le sang par un peu d’ADN étranger, comme dans les îles Féroé ou en Islande. Maintenant, on le fait juste pour s’amuser un peu. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Shirley la regarda avec l’air de savoir de quoi elle parlait. « Saviez-vous, Pirjo, que la première chaise électrique était censée fonctionner avec du courant continu, et que c’est Thomas Edison qui a prévenu les autorités que le courant continu ne serait mortel qu’au bout d’une longue et insoutenable séance de torture ? C’est lui qui suggéra d’utiliser le courant alternatif. Incroyable, non ? Edison en personne. Le courant continu a juste pour effet de piquer un peu. » »