📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Roman fleuve
- jmgruissan
- il y a 3 jours
- 2 min de lecture
De Philibert Humm, aux éditions Folio, 2022
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Comment lire ce roman, et ne pas avoir en tête la chanson de Renaud « C’est pas l’homme qui prend la mer ». Car finalement c’est le même appel que délivre Philibert Humm dans son roman. Le récit d’une aventure, qui fait sourire en lisant et fait rire en imaginant les situations dans lesquelles se retrouvent les trois protagonistes. Mais l’aventure est-elle relative et liée à sa propre perception de l’exceptionnel.
Même si cette aventure, en fleuve inconnu, n’est pas d’un calibre mémorable, on peut dire que les trois compagnons de Bateau en auront tiré quelques leçons sur la vie, les relations humaines et le plaisir d’avoir fait passer au lecteur un très agréable moment.
C’est l’été et le narrateur qui n’est autre que le principal personnage du livre décide de descendre la Seine à bord d’un canoë jusqu’à son embouchure. En guise d’hommes d’équipage, il recrute deux copains pour cette aventure. Mais aucun de des trois ne connait la navigation sur un fleuve et d’autant plus sur celui-ci, assez fréquenté. Cette « croisière » va leur réserver de nombreuses déconvenues, mais aussi de belles rencontres.
Avec ce roman et beaucoup d’humour, Philibert Humm nous raconte aussi une histoire d’amitié avec ses moments de conflit, réconciliations et complicité. Ils évoquent ensemble des problèmes sociétaux jusqu’à parfois se quereller. Mais c’est surtout le roman d’une aventure qui donne envie découvrir les territoires traversés. Eux, aiment les plaisirs simples, sans artifices, les rencontres avec des inconnus qui feront de leur périple, un moment inoubliable.
❓ Est-ce que vivre des situations, seulement inhabituelles pour soi, constituent des aventures ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « Il existe deux catégories d’individus. Ceux qui prennent des risques et ceux qui n’en prennent pas. Les aventuriers et les autres. Me concernant, j’appartiens à la première catégorie. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Puis il nous présenta la librairie solidaire. Sur deux tourniquets grinçants, une cinquantaine de livres d’occasion étaient en vente au profit de l’association. La pratique régulière de la lecture est autant une salubre descente en soi qu’une ascension émancipatrice. C’est dans les moments longs qu’elle procure que l’esprit se renforce et mature. Aussitôt, je repérai sur l’un des tourniquets un exemplaire des Mémoires de Gérard Larcher en état quasi neuf. J’aime plus que tout Gérard Larcher. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « C’était pourtant la vérité nue. La réalité dépasse la fiction pour une raison simple : la fiction doit rester vraisemblable. La réalité, elle, n’y est pas tenue. »
𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Depuis l’enfance, Bertrand urinait dans la Seine. Avec un sentiment d’éternité il disait : « Je suis un affluent à moi tout seul. » »
𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « J’en étais à chercher le lance-pierre dans les fourrés, quand tout à coup mon œil s’arrêta sur un éclat de céramique qui me semblait au moins d’époque gallo-romaine. Je ramassai l’artefact et courus tout excité le montrer au major qui l’examina longuement, sous tous ses angles, et déclara que l’éclat provenait plus certainement d’un carrelage d’époque Castorama. « Toute fin XXe, début XXIe », estimait le major. »
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