📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Régression

De Fabrice Papillon, aux éditions Points, 2019

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Petite recette : mélangez dans 500 pages, Neandertal, Homo sapiens, Homère, quelques mythes et sites archéologiques, rajoutez quelques nazis, un soupçon de Jésus Christ, saupoudrez de changement climatique, épicez le tout de meurtres horribles et vous obtenez un thriller assez détonnant. Pourtant malgré une évidente additivité, et entrainé dans une course contre la montre, l’auteur m’a parfois perdu aux quatre coins de l’Europe. Il en ressort un sentiment plutôt mitigé à la lecture de Régression, entre récit érudit et belle supercherie mystique.

C’est dans le sud de la Corse qu’est retrouvé un corps horriblement mutilé. Cette découverte macabre fait écho à une autre scène de crime sur un site archéologique à quelques kilomètres de là. L’aspect rituel du meurtre incite les autorités à déployer très rapidement de grands moyens d’investigations. Mais rapidement, d’autres crimes similaires apparaissent en Europe en entrainant une complexification de l’enquête et la mise en branle de forces conventionnelles, secrètes et occultes.

Grâce à Fabrice Papillon, j’ai fait un voyage archéologique en Europe, du site de Filitosa en Corse, en passant par Stonehenge au Royaume-Uni, puis en Espagne par Atapuerca, jusqu’aux Externsteine en Allemagne. Un périple très intéressant et bien documenté sur ces cousins d’homo sapiens, tout aussi intelligents et dont la disparition reste toujours difficile à expliquer. Mais comme le dit justement l’auteur, nous avons tous, plus ou moins, un peu de gênes de Neandertal dans notre ADN.

❓Aimez-vous ces polars qui prennent leur source dans notre histoire ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « 36 483 avant Jésus-Christ, péninsule Ibérique

Le bruit se rapprochait.

Ce n’était pas un lynx.

Ni une panthère.

Gnva, Chta et Bvé s’étaient dressés sur la pointe des pieds, le regard rivé sur la lueur blafarde qui s’infiltrait par l’entrée de la caverne. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Jean, je te le dis : si les hommes ne retrouvent pas le chemin de la paix et de la bonté, qu’ils ne respectent ni les femmes, ni les faibles, qu’ils assèchent la terre et gaspillent les fruits que Dieu nous a confiés parce qu’ils font passer leurs plaisirs égoïstes, sans limites, avant le salut de leur âme ; alors, ils connaîtront la destruction. Comme les marchands du Temple, ils seront pourchassés et honnis.. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Eh bien, je crois qu’ils nous adressent un message qui remonte à la nuit des temps. Leurs rituels morbides, comme le cannibalisme, rappellent clairement des pratiques ancestrales, comme celles de Neandertal ou d’autres qui ont peuplé la Terre avant la domination de Sapiens. Les sites archéologiques choisis ont tous une valeur spirituelles. Ils suivent une direction logique, dans le sens des aiguilles d’une montre : la Corse, l’Espagne, l’Angleterre… »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « La jeune femme bouillonnait : tout prenait sens. Nietzsche faisait allusion à la citation qu’il avait placée en exergue de son ouvrage Ainsi parlait Zarathoustra. Une pythique du poète Pindare : « Deviens ce que tu es »… Comme si un terrible secret, logé au fond de nous, n’attendait qu’une étincelle pour s’embraser et nous révéler notre véritable nature. Nous entraîner dans une luette éperdue pour renouer avec les nobles valeurs d’un passé révolu. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Nous mourrons de notre hybris, notre démesure, notre arrogance. Les Mésopotamiens, les Babyloniens, il y a plus de quatre mille ans, l’avaient déjà compris. Et Homère, dans ses récits de dieux et de Géants, puis Jésus, dans ses paroles, n’ont fait que propager cette prophétie, et cette menace qui plane sur l’humanité en perdition. »