Tout ce qui est sur terre doit périr
De Michel Bussi, aux éditions Pocket, 2019
Mon premier Bussi est un thriller ésotérique de près de 800 pages, je n’ai pas choisi la facilité pour commencer à lire cet écrivain. Si je me suis laissé assez facilement emporté par l’histoire, j’ai trouvé que le roman s’étirait un peu trop en longueur, avec des personnages aux caractères très « blockbuster » et des situations assez surréalistes, le tout lié à des rebondissements pour le moins abracadabrantesques. Tout cela mis à part, le style est très agréable et les pages se tournent de façon efficaces jusqu’à une fin qui laisse soit très dubitatif ou, au contraire, donne envie de gravir le mont Ararat.
Aventuriers sans scrupules, chercheurs, passionnés, tribus et religieux essaient de rassembler ou de cacher les pièces du puzzle géant de l’Arche de Noé dont les morceaux sont éparpillés aux quatre coins du monde. Mais les motivations de chacun sont diamétralement opposées et les rencontres meurtrières. Zak Ikabi, sacrifie tous les instants de sa jeune vie dans la recherche des origines des religions du monde. Il va entrainer Cécile Servat, glaciologue, dans un tourbillon aussi exaltant que dangereux jusque sur les pentes du mont Ararat.
On ne peut pas dire que cela soit un choc littéraire de l’année et en refermant la dernière page, je n’ai pas encore saisi l’apport des licornes dans l’ouvrage. L’idée première du mystère autour de l’arche de Noé est très intéressante mais les circonvolutions avec des personnages secondaires alourdissent fortement et des retournements de situations totalement incohérents forcent le sourire. Il reste une écriture efficace qui m’encourage à découvrir un autre Bussi, plus conventionnel.
Mont Ararat, le mythe de l’Arche de Noé Fauste de Byzance, un commentateur arménien, aurait été le premier à appliquer pour la première fois, à la fin de l'Antiquité, le nom d'Ararat à une montagne précise, plutôt qu'à une région, en l'associant à l'arche de Noé. L'auteur affirme qu'elle est encore visible au sommet de ce relief, et raconte comment un ange apporta une sainte relique tirée du navire à un évêque, lequel fut ensuite incapable de réaliser l'ascension. En 1876, James Bryce, historien, homme politique, diplomate, explorateur et professeur de droit civil à l'université d'Oxford, grimpe au-delà de l'altitude où peuvent pousser les arbres et trouve une poutre en bois travaillée à la main, d'une longueur de 1,30 mètre et d'une épaisseur de 12 centimètres. Il l'identifie comme une pièce de l'arche. En 1883, le British Prophetic Messenger et d'autres journaux indiquent qu'une expédition turque enquêtant sur les avalanches a pu apercevoir l'arche. Friedrich Parrot écrit en 1829 dans son Voyage à Ararat que « tous les Arméniens sont fermement convaincus que l'arche de Noé reste à ce jour au sommet d'Ararat et que, à des fins de préservation, aucun être humain n'est autorisé à s'en approcher ».
Photographie de l'anomalie d'Ararat, prise par la Defense Intelligence Agency en 1949.
Depuis, les recherches se sont intensifiées. Sur la montagne proprement dite, l'anomalie de l'Ararat est une forme non identifiée apparaissant sur quelques photographies des étendues enneigées du sommet. Elle est située à l'extrémité nord-ouest du plateau occidental, à 4 724 mètres d'altitude et à environ deux kilomètres du sommet. Elle est repérée pour la première fois en 1949 au cours d'une mission aérienne de reconnaissance de l'US Air Force. La CIA, qui a depuis examiné les images satellitaires, a estimé que l'anomalie était constituée de « couches linéaires de glace recouvertes par de la glace et de la neige plus récemment accumulées ». Par ailleurs, sa longueur serait deux fois plus importante que celle des récits bibliques.
Vue du site de Durupınar, avec la structure en forme de bateau.
À environ 25 kilomètres au sud du mont Ararat, près de Doğubayazıt, a été découvert en 1959 le site de Durupınar. Il consiste en une grande formation rocailleuse ayant l'apparence d'un bateau sortant de la terre. Il a été identifié comme une formation naturelle mais a toujours ses défenseurs qui expliquent que l'arche aurait pu être emportée par de gigantesques lahars. C'est le plus touristique des sites supposés abriter l'arche.
En 1988 et 1989, des études scientifiques avec radar à pénétration de sol ont sondé la calotte glaciaire sommitale sans toutefois détecter aucune trace de structure artificielle. Bien que le gouffre d'Ahora ait été profondément remodelé après l'éruption de 1840, soit plusieurs millénaires après l'épisode supposé du Déluge, des passionnés ont même mené des recherches dans les glaces qui l'occupent, ne manquant pas d'y voir des traces de l'arche.
Le 26avril2010, un groupe d'explorateurs évangéliques turcs et chinois baptisé Noah's Ark Ministries International a annoncé avoir probablement découvert l'arche de Noé sur un sommet de quelque 4 000 mètres d'altitude du mont Ararat. Ils ont affirmé avoir retrouvé des restes en bois de la structure de l'arche dont la datation par le carbone 14 remonterait à 4 800 ans, époque présumée où l'arche aurait navigué. En novembre 2010, le professeur Randall Price, de la Liberty University, une université chrétienne privée américaine, affirme que la « découverte » des explorateurs est une supercherie organisée par l'un des prestataires de Noah's Ark Ministries International pour soutirer de l'argent à cette dernière, et qu'il a retrouvé les ouvriers turcs ayant aidé à installer l'« arche » à partir de débris d'un bateau en bois apportés de Trabzon, sur la mer Noire.
Début du livre « La plaine s’étendait à perte de vue, trois mille mètres plus bas.
Estère parvenait pourtant à distinguer, avec une précision stupéfiante, les immeubles de la banlieue d’Erevan, les camions qui filaient de la frontière iranienne vers Dogubayazit, les tanks turcs parqués aux entrées de chaque village. »
Extrait « La Mercedes 190, encadrée des Suzuki, roulait vers l’aéroport de Kaliningrad. Les véhicules doublaient un lent flux presque ininterrompu de camions. Nouri, le chauffeur baissa le volume de l’autoradio qui diffusait une chaîne d’information polonaise.
- Allô, Morad ? C’est Cortés. Où êtes-vous ?
Cortès attendit quelques instants avant que le mercenaire ne réponse.
- Espalion, Un trou. Tu ne vas pas me croire, ici, on traverse des déserts pires qu’au Kirghizistan. »
Extrait « Pour moi, je vais amener le déluge, les eaux, sur la terre, pour exterminer de dessous le ciel toute chair ayant souffle de vie : tout ce qui est sut terre doit mourir. Mais j’établirai mon alliance avec toi et tu entreras dans l’arche, toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. De tout ce qui vit, de tout ce qui est chair, tu feras entrer dans l’arche deux de chaque espèce pour les garder en vie avec toi ; qu’il y ait un mâle et une femelle… »
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