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Walden

D'Henry David Thoreau, aux éditions Gallmeister, 1854


Il y a près de 170 ans, Henry David Thoreau écrivait un texte extrêmement actuel. En pleine révolution industrielle, il définit l’ensemble des conséquences pour la nature et pour l’homme, du développement économique. Désormais d’une cruelle actualité, Thoreau sublime ses descriptions avec des pages d’une grande poésie. Malheureusement, elles sont parfois perdues dans de longs passages, certes intéressants au niveau anthropologique, mais aussi pour moi rébarbatifs. Quoi qu’il en soit, Thoreau célèbre la beauté de notre monde grâce à sa belle plume.


Henry David Thoreau décide de vivre pendant deux au bord d’étang de Walden. On est en 1845, et il va vivre dans une cabane qu’il construit de ses propres mains et va se nourrir de ce que son jardin, l’étang et la forêt lui fournissent. Cette vie quasi solitaire, lui permet de réfléchir sur le monde qu’il l’entoure en mode contemplatif, mais aussi de philosopher sur la société en pleine mutation. Il aborde de nombreux sujets pour lesquels il prône un rapport à la nature équilibré, base d’une vie saine.


Malgré, comme dit précédemment, de très belles pages, je n’ai pas retrouvé le plaisir de lecture Des Forêts du Maine. Un discours actuel, certes, même si je n’adhère pas à tout, mais Thoreau a le don de nous faire redécouvrir ce qu’il est essentiel de voir et de protéger avant tout. Peu matérialiste comme Thoreau, j’aime chiner, recycler et entre autres trouver du plaisir dans la découverte d’un livre d’occasion sur vide-greniers. L’urgence de la nouveauté, de l’accumulation est un des fléaux de l’humanité. Ce livre reste un élément important de littérature mondiale.



L'étang de Walden (Walden Pond) est un étang profond de 31 m (102 pieds) dont la superficie est de 24,7 hectares (61 acres) et le contour de 2,7 km (1,7 milles), situé à Concord, dans le Massachusetts aux États-Unis. C'est un bon exemple de kettlehole : il a été formé par le retrait de glaciers il y a entre 10 000 et 12 000 ans environ.


Henry David Thoreau a séjourné dans une cabane aux abords de cet étang durant deux ans, deux mois et deux jours à partir de l'été 1845. Il relate cette expérience dans un ouvrage qui a consacré la notoriété de l’endroit, Walden ou la Vie dans les bois.



Début du livre « J’ai écrit ces pages, ou tout au moins la plus grande partie d’entre elles, alors que je vivais seul dans les bois, à un mile de mon plus proche voisin, sur la rive de l’étang de Walden, à Concord, dans le Massachussetts, gagnant ma vie uniquement par mon travail manuel. J’ai vécu là deux ans et deux mois. Aujourd’hui, je suis redevenu un résident de la vie civilisée. »


Extrait « Et lorsque le fermier obtient enfin la possession de sa maison, il peut n’en être point plus riche, mais au contraire plus pauvre – ce peut alors être plutôt la maison qui le possède lui. Comme je comprends les choses, Momos avait raison d’objecter à Minerve que la maison qu’elle avait construite n’était pas transportable, ce qui eut permis d’éviter tout mauvais voisinage. Cette objection demeure plus que jamais valable, car nos maisons sont des biens tellement encombrants qu’ils nous emprisonnent souvent plus qu’ils nous abritent. »


Extrait « Le lieu où je vivais était aussi reculé que mainte région stellaire qu’observent nuitamment les astronomes. Nous avons coutume d’imaginer des lieux rares et délicieux dans les confins les plus lointains et les plus célestes de notre système, au-delà de la constellation de Cassiopée, loin du vacarme et du tohu-bohu. Je découvris que ma maison était bel et bien sise en une région pareillement isolée mais éternellement nouvelle et immaculée de l’univers. »


Extrait « La poésie et la mythologie antiques laissent penser, à tout le moins, que l’agriculture fut jadis un art sacré – mais nous le pratiquons aujourd’hui avec une hâte et une insouciance inconvenantes, car nous avons pour seul but de posséder des grandes fermes et de grosses récoltes. Nous n’avons pas de fête, pas de procession, pas de cérémonie, même en comptant nos comices agricoles et les soi-disant grâces que nous sommes censés rendre à l’occasion de « Thanksgiving » par laquelle le fermier pourrait exprimer sa conscience du caractère sacré de sa vocation, ou par laquelle lui en seraient rappelées les origines sacrées. Ce qui l’attire, c’est la prime et le festin. »


Extrait « Les lacs sont toujours les éléments les plus beaux et les plus expressifs des paysages. Ils sont les yeux de la terre, et lorsqu’il y plonge son regard, le spectateur mesure la profondeur de sa propre nature. Les arbres fluviatiles qui bordent les rives en sont les cils élancés, et les collines et falaises boisées environnantes, les sourcils qui les surplombent. »


Extrait « Aujourd’hui, les troncs d’arbre au fond de l’étang, et le vieux canoë en bois, et les sombres forêts environnantes ont tous disparus, et les villageois, qui savent à peine où cet étang se trouve, plutôt que de s’y rendre pour se baigner ou se désaltérer, envisagent d’acheminer son eau, qui devrait au moins aussi sacrée que celle du Gange, jusqu’au village par un tuyau, afin de s’en servir pour faire la vaisselle ! Ils pensent pouvoir mériter leur Walden simplement en tournant un robinet ou en ôtant un bouchon. »











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