📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Wyst : Alastor 1716

De Jack Vance, aux éditions J'ai Lu, 1978

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Du Jack Vance pur jus pour ce dernier épisode de la trilogie d’Alastor. Dès le début, l’univers voulu par ce génie de la SF, se met en place : un monde aux coutumes, traditions et mœurs particulières. On sort immédiatement des sentiers battus, il faut rebooter notre disque dur, laisser filer notre imagination et se laisser guider par ce maître de la narration. Déjà plus de 30 livres lus de Jack Vance et chaque fois surpris par son imaginaire sans limite. Même si parfois les dialogues et les situations transpirent l’absurde, les lignes s’enchainent jusqu’à l’addiction. Vous l’avez compris, je suis fan de cet écrivain.

Jantiff souhaite quitter sa planète pour découvrir d’autres mondes de la constellation d’Alastor. Celle-ci est composée de 30 000 mondes mais n’a qu’un seul chef le Connatic. Pourtant, il existe une diversité de mode de vies et quand Jantiff arrive sur Wyst, Alastor 1716, il va devoir s’adapter aux règles de l’égalisme. Contre quelques heures de travail, tout le monde jouit de la même nourriture, d’un logement et de loisirs. Pourtant, cette utopie a une face cachée moins idyllique et Jantiff va faire la connaissance de quelques personnages inquiétants.

Dans Wyst, Jack Vance critique l'idée d'une société où l'individualité est sacrifiée au nom de l'égalité absolue. Les citoyens vivent dans un confort minimal, et les talents individuels sont négligés. La standardisation des biens et l'absence de mérite ou d'ambition sont montrées comme des facteurs de déclin. Et malgré l'égalité apparente, des inégalités subsistent car certains citoyens manipulent le système pour obtenir des privilèges, montrant que même dans un monde qui prône l'égalité totale, la nature humaine tend vers la recherche de pouvoir et de distinction.

A travers le personnage de Jantiff, être sensible et artiste, dans cette société où tout le monde est traité de manière identique, l'art, la culture et la créativité périssent car l'effort individuel est découragé. Une noble ambition peut aussi avoir des effets dévastateurs.

❓Quel est votre auteur de SF préféré ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « L’Amas d’Alastor compte une trentaine de milliers d’étoiles actives, d’innombrables coques abandonnées et d’énormes quantités de détritus interstellaires. Il est accroché à la paroi intérieure de la Galaxie, devant le Désert du Malheur, avec, au-delà, le Golfe du Néant et sur le côté, la Frange de Gaea, pareille à une brume lumineuse. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Dans cinq minutes, on servira les hors-d’œuvre, annonça-t-il. Je me suis entendu avec le Hetman. La courtoisie et la liberté de chacun sont garanties. Aussi longtemps que vous ne vous éloignez pas trop de cette clairière, vous ne risquez pas d’être molestés. Le vin est de première qualité, ainsi que je vous l’ai annoncé : vous n’avez à craindre ni fièvre ni coliques. Néanmoins, faites preuve de modération, je vous prie !

-          Mais pas trop ! lança Dobbo. Ce serait contre nos intérêts. La modération doit se pratiquer avec modération. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Il laissa ses pensées vagabonder, passant d’une idée à l’autre et décida qu’il était parvenu à comprendre l’âme de cette petite planète bizarre qu’était Wyst. Sur Wyst, rien ne correspondait aux apparences. Tout était flou, fuyant, ou baigné d’une lumière mystérieusement frémissante. Et cette particularité, se dit-il, était comparable à la personnalité humaine. Il ne faisait aucun doute que les hommes avaient tendance à épouser la personnalité du monde où ils étaient nés… Il pensa alors à sa planète natale, Zeck, qui lui avait toujours paru si ordinaire. Ceux qui la visitaient la trouvaient-ils bizarre, hors du commun ? Et, par analogie, pouvait-il leur paraître, lui, Jantiff, bizarre, incongru ? Sans doute était-ce le cas ! »